C'est un étang dont l'histoire que me raconte ma tante,  parfois, ajoutée à quelques souvenirs lointains de mon enfance, ne cesse de m'interpeller. Il émane de l'endroit un mystère qui me ravit et satisfait ma soif permanente d'irréalité. Ce jour de mai, des poissons sous le soleil flottaient sur l'eau. Morts ... Certains, que le processus de décomposition avait gonflés comme des ballons de baudruche, d'autres dont il ne restait qu'une vague trace sous forme de petits amas grisâtres, et enfin ceux, dont le cadavre était plus récent, gisant sur le flanc, la gueule ouverte dans une dernière tentative d'happer un souffle de vie.
Selon un pêcheur, ils étaient atteints par la virémie printanière, maladie infectieuse qui touche essentiellement les carpes. Elle est due à un virus, carp sprivivirus et se déclare au printemps, quand la température de l’eau est comprise entre 11°C et 17°C (15° étant la température optimale de multiplication de cet agent pathogène).
Ces poissons victimes que côtoyaient plus au fond de l'eau les autres, épargnés et pour combien de temps encore, m'ont touchée , je n'avais aucune emprise sur le réel cette fois, j'étais impuissante. Il fallait sublimer...
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