La faute de l'abbé Mouret est un roman qui m'a profondément marquée. J'avais dix ou onze ans quand j'ai découvert cet hymne à la nature. Je crois que le sujet du livre : les amours interdites de Serge et Albine et la description si sublime du jardin paradisiaque du Paradou dans lequel ils vont s'aimer et se désaimer ont à jamais imprimé en moi l'évidence du pouvoir émotionnel de la nature. C'est l'air que je respire, les odeurs qui me pénètrent, la beauté et l'harmonie omniprésente dans le moindre de ses détails et je m'attache à cette portion d'univers à ma portée, proche de chez moi comme si elle et moi ne devions jamais nous décevoir. Je ne photographierai probablement jamais les fleurs rares de jungles tropicales ou les sommets immaculés de l'Himalaya, mais le printemps qui surgit comme un cadeau ou le ciel qui gronde à m'effrayer parfois sont bien plus qu'une consolation.
Le point de vue de Maupassant à la sortie du roman de Zola.
"Quant à ce qui m’est personnel : j’ai éprouvé d’un bout à l’autre de ce livre une singulière sensation ; en même temps que je voyais ce que vous décrivez, je le respirais ; il se dégage de chaque page comme une odeur forte et continue ; vous nous faites tellement sentir la terre, les arbres, les fermentations et les germes, vous nous plongez dans un tel débordement de reproduction que cela finit par monter à la tête,.."
Lettre à Émile Zola, avril 1875.
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